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L’eau froide : les dangers et la préparation adéquate

Après un long hiver froid, les températures plus clémentes du printemps nous invitent toutes et tous à prendre notre kayak, notre canot ou notre SUP pour profiter d’une belle journée ensoleillée sur notre plan d’eau favori. 

On ressent toutes et tous ce besoin de sortir se mettre au soleil et de bouger ! Mais la température de l’eau, c’est une sérieuse préoccupation à garder en tête.

Sortir sur l’eau nécessite toujours un peu de précaution : avoir le bon équipement, les bons vêtements, sortir en groupe, planifier sa sortie, etc. Mais au printemps (et dans certains endroits où l’eau est très froide en permanence), il faut redoubler de prudence afin d’éviter un accident en lien avec la température.

Cela peut sembler banal… d’ailleurs plusieurs adeptes de bains de glace ou de bains scandinaves en profitent même l’hiver, mais l’eau froide est un danger bien réel pour toutes et tous, même pour les personnes en parfaite santé et qui savent très bien nager.

Pourquoi ? 

Parce que la différence de température entre l’air chaud du printemps et l’eau encore glaciale à ce moment de l’année peut mener à un choc thermique et à l’hypothermie.

Que se passe-t-il lors d’une immersion rapide dans l’eau très froide du printemps ?

1. PREMIÈRE MINUTE : Choc thermique

Voici les réactions instantanées du corps suite à son exposition soudaine à l’eau froide : 

  • Souffle coupé / respiration haletante, puis hyperventilation
  • Rigidité des muscles
  • Vasoconstriction périphérique et diminution de la température des membres

Dangers principaux :

Danger d’inhaler de l’eau, de suffoquer puis de se noyer (les muscles étant rigides et engourdis, il devient difficile de nager et de garder la tête hors de l’eau). 

Danger de perdre conscience à cause de la vasoconstriction des vaisseaux périphériques puis de se noyer. 

Danger d’un arrêt réflexe des muscles respiratoires, pouvant mener à la noyade sèche. Danger d’avoir une arythmie, un AVC soudain ou un arrêt cardio-vasculaire.

Si une pagayeuse ou un pagayeur se retrouve dans cette situation, voici ce qu’il faut chercher à faire :

  • Rester calme
  • Essayer de retrouver sa respiration sans mettre sa bouche dans l’eau

2. 10 MINUTES SUIVANTES : INCAPACITÉ

  • Frissons
  • Perte progressive de l’usage de ses membres et spasmes musculaires
  • Perte de conscience possible

Ce qu’il faut faire :

  • Facile à dire… mais ne pas paniquer
  • Garder son calme
  • Sortir de l’eau le plus rapidement possible, s’activer, changer de vêtements, mettre des vêtements chauds et secs, même chose pour les extrémités
  • S’il n’est pas possible de sortir de l’eau rapidement : prendre la position fœtale ou en caucus/regroupé (si en groupe) afin de conserver le plus de chaleur jusqu’à l’arrivée des secours

3. L’HEURE QUI SUIT : Hypothermie

Avec l’exposition prolongée à l’eau froide, c’est l’hypothermie qui s’installe. La température du corps baisse alors sous la normale de 37°C. Ce qui veut dire :

  •  Diminution de la température des organes vitaux
  • Confusion, somnolence, perte de conscience
  • Paralysie musculaire
  • Respiration et pouls plus faibles ou irréguliers

Ce qu’il faut faire :

  • Vous n’arrivez à rejoindre la rive ? Il faut monter sur un objet flottant pour sortir de l’eau le plus possible en attendant les secours.
  • Une fois que vous avez obtenu de l’aide pour sortir de l’eau, restez allongé(e). Ne pas s’activer ou bouger vigoureusement.
  • Changer de vêtements, mettre des vêtements chaud et secs, même chose pour les extrémités.
  • Se réchauffer lentement. Ne pas frictionner la victime pour la réchauffer (la dilatation des vaisseaux et le transport du sang froid des extrémités au centre du corps diminuera la température centrale du corps). Ne pas offrir d’alcool ou de breuvage trop chaud.

Attention : ne pas réchauffer la victime trop rapidement! Il y a un fort danger d’avoir une chute de la pression artérielle trop rapide et de perdre conscience et un danger d’aggraver l’hypothermie en amenant le sang froid des extrémités dans le centre du corps, refroidissant encore plus les organes vitaux

PRINCIPE 1 – 10 – 1

En cas d’urgence, il faut donc se rappeler du principe 1-10-1 :

1 minute pour reprendre son souffle
10 minutes pour s’activer et sortir de l’eau
1 heure avant l’hypothermie / décès

LES SIGNES DE L’HYPOTHERMIE

Frissons, Confusion, Somnolence, Trouble de l’élocution, Manque d’énergie ou de tonus musculaire

La PRÉVENTION, c’est une bonne PRÉPARATION

On ne veut évidemment pas vous empêcher de profiter de la belle température du printemps et vous dire de ne pas aller sur les plans d’eau. Nous vous rappelons simplement les dangers et les moyens faciles pour prévenir ce genre de situation.

Selon le Rapport sur la noyade (2020) de la Société de sauvetage, le principal facteur de risque de noyade lors de la pratique d’une activité de plaisance est l’absence du port du VFI (79%). Comme le choc thermique peut rendre la respiration et tout mouvement difficile, porter son VFI peut vous sauver la vie. 

Prévenir les dangers reliés à l’eau froide :

  • En kayak, canot, SUP, il faut s’habiller en fonction de la température de l’eau. De plus, si la somme des températures de l’air et de l’eau cumulées équivaut à moins de 37 °C, les risques sont réellement accentués. 
  • Porter des vêtements adaptés à l’eau froide (wetsuit ou drysuit) de la tête aux pieds.
  • Ne pas consommer d’alcool.
  • Manger et boire suffisamment.
  • Prévoir un plan de sortie d’urgence avec un accès aux berges et aviser une personne de son entourage.
  • Sortir à deux ou plus et avoir un moyen de communication au sec.
  • Préparer un rechange de vêtements secs et chauds.
  • Vérifier la météo.
  • Portez votre VFI ! On ne le dira jamais assez ! Lorsque l’eau sera chaude plus tard cet été, essayez de mettre votre VFI lorsque vous serez déjà dans l’eau… c’est très difficile ! Maintenant, imaginez si l’eau était à 4°C comme au printemps et que vous avez les muscles engourdis et le souffle coupé…

FACTEURS AGGRAVANTS

Les facteurs aggravants à garder en tête lorsqu’on prépare sa sortie :

  • Vent et vagues

  • Humidité

  • Effort physique

  • Faim et soif

  • Conditions médicales

Quand porter une combinaison isothermique ? Une combinaison étanche ? Quelle épaisseur de combinaison choisir ?

IMPORTANT 

La température de l’eau est l’indicateur principal quant au choix de combinaison isothermique à porter, bien avant l’addition température eau + air = 37°C.

Avant de faire votre choix, renseignez-vous auprès de moniteurs qualifié(e)s avec de l’expérience en eau froide et/ou auprès de boutiques spécialisées en vêtements isothermiques et étanches ainsi que pour obtenir les bons conseils d’entretien.

Voici nos suggestions, à titre indicatif.

 

1. Choix d’une combinaison isothermique

Populaire en SUP et en surf, voici un résumé des épaisseurs suggérées.

 

2. Combinaison étanche intégrale

 

Populaire en kayak et en canot, le drysuit est une combinaison équipée de manchons, d’un col et de bottillons en latex ou en néoprène. Elle se ferme avec une fermeture étanche, ventrale ou dorsale selon les modèles. Il suffit de porter des vêtements adaptés à la saison sous la combinaison pour être prête ou prêt à partir.

Un dernier conseil?

Il est préférable de ne pas tenter de se surpasser en eau froide ou en début de saison. Commencez par des sorties dont vous êtes certaines ou certains d’avoir les compétences pour le faire !

Des questions ? Communiquez avec nous : contact@laroutebleue.ca

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