Aller au contenu

Pagaie en main : le plein air de proximité au cœur de notre lien à la nature.

Au Québec, les rivières, le fleuve et les lacs façonnent notre territoire et notre histoire. Aujourd’hui, ils jouent un rôle essentiel dans notre rapport à la nature, particulièrement à travers les activités nautiques de pagaie le canot, kayak, planche à pagaie. Ces sports ne sont pas seulement des loisirs : ce sont des portes d’entrée vers la connaissance, la protection et l’appropriation du territoire. Et plus que jamais, dans un Québec en pleine transformation démographique, le plein air de proximité s’impose comme une nécessité sociale, culturelle et écologique.

Protéger un lieu, c’est d’abord le connaître et l’aimer.

On ne protège pas ce qu’on ne connaît pas. C’est en mettant la pagaie dans les milieux naturels qu’on développe un attachement sincère aux écosystèmes. La pratique des activités de pagaie nous amène à découvrir la richesse écologique de notre environnement local : la transparence d’un ruisseau, le vol d’un héron, la dynamique d’un courant. Ces moments de connexion intime nous transforment. Ils éveillent une conscience environnementale authentique, enracinée dans l’expérience vécue.

Mais cette relation au territoire est aujourd’hui menacée par une réalité préoccupante : la perte graduelle des accès publics aux plans d’eau.

La disparition des accès aux plans d’eau : une barrière à l’appropriation collective.

Dans de nombreuses régions du Québec, les accès libres aux lacs et aux rivières se raréfient. Clôtures, privatisation des berges, ventes de terrain, règlementations restrictives et conflits d’usage créent un paysage de plus en plus fermé. Pour les citoyens, en particulier ceux vivant en milieux urbains ou à mobilité réduite, ces pertes d’accès deviennent des obstacles majeurs à la pratique du plein air local.

Privés de contact avec les milieux aquatiques, les gens se détachent de ces espaces. Or, comment mobiliser une population pour protéger des écosystèmes qu’elle ne peut même pas explorer ? Restaurer et préserver l’accès public devient donc une urgence pour renforcer le lien entre population et nature.

Le plein air de proximité : un levier pour le vivre-ensemble dans un Québec en transformation.

Le Québec connaît une transformation démographique profonde. L’immigration augmente, en particulier dans les grands centres urbains comme Montréal, Laval et Québec. Plus de 80 % de la population québécoise vit désormais en milieu urbain ou en périphérie immédiate. Dans ce contexte, le plein air de proximité joue un rôle clé d’intégration sociale et de cohésion communautaire.

Les rivières et les parcs urbains deviennent des lieux de rencontre entre personnes de cultures, d’origines et de parcours différents. Pagayer sur un canal, longer une rivière en planche à pagaie, faire du canot sur un lac urbain : ces gestes simples permettent aux nouveaux arrivants comme aux citoyens établis de partager un territoire, de découvrir les écosystèmes locaux, et d’apprendre les codes du vivre-ensemble québécois.

C’est un formidable outil d’éducation informelle, qui favorise l’inclusion, la santé mentale et physique, et le sentiment d’appartenance.

Le plein air de proximité : une école à ciel ouvert pour former les citoyens de demain

Le plein air de proximité joue un rôle essentiel dans l’éducation des jeunes. Bien plus qu’une activité récréative, il devient un véritable outil pédagogique pour apprendre à vivre ensemble, à respecter la nature et à s’engager comme citoyen.

En permettant aux jeunes d’explorer les milieux naturels accessibles, rivières urbaines, parcs riverains, lacs à proximité des quartiers, on les initie très tôt à la compréhension des écosystèmes, à l’importance de l’eau dans notre quotidien et aux gestes concrets pour en prendre soin. Ces expériences vécues, sensorielles et pratiques, laissent une empreinte bien plus forte que de simples leçons théoriques en classe.

Pagayer sur un plan d’eau local enseigne aussi des valeurs fondamentales : la patience, la collaboration, la sécurité, le respect des règles et des autres. Les jeunes apprennent à partager l’espace avec d’autres usagers, à s’adapter aux conditions naturelles, à prendre soin du matériel et à prendre leurs responsabilités dans un cadre concret.

Dans un monde de plus en plus numérique et fragmenté, ces apprentissages incarnés sont précieux. Ils nourrissent le sentiment d’appartenance au territoire, développent la confiance en soi, et forment des jeunes engagés, sensibles aux enjeux environnementaux et capables de poser des gestes concrets pour le bien collectif.

Encourager les écoles, les camps de jour, les organismes communautaires et les familles à utiliser les milieux naturels de proximité, c’est investir dans une société plus respectueuse, plus résiliente et plus solidaire.

Réduire notre impact, c’est aussi rester près de chez soi

Dans un contexte de crise climatique, nos déplacements deviennent une source majeure d’émissions de gaz à effet de serre. Pratiquer le plein air près de chez soi, c’est poser un geste écologique. Plutôt que de prendre la route pour consommer la nature dans des lieux lointains ou surfréquentés, on redécouvre la beauté du territoire local.

Cela favorise une relation plus lente, plus respectueuse, avec l’environnement. On devient attentif à la qualité de l’eau, aux espèces présentes, à l’évolution des saisons. Le territoire cesse d’être un décor touristique : il devient un milieu de vie à habiter avec attention et responsabilité.

Habiter le territoire par le plein air, pour mieux le protéger.

Les activités nautiques de proximité, loin d’être des loisirs anodins, sont des outils puissants de transformation sociale et écologique. Dans un Québec en mutation, elles favorisent l’inclusion, l’éducation à l’environnement, la réduction de notre empreinte carbone et la préservation du bien commun.

Pour que cette vision prenne forme, il est essentiel de :

  • protéger et multiplier les accès publics aux plans d’eau;
  • offrir des infrastructures accessibles et sécuritaires;
  • développer des programmes de sensibilisation adaptés à la diversité culturelle;
  • valoriser le plein air comme outil d’apprentissage citoyen.

Car pagayer sur un plan d’eau de proximité, ce n’est pas seulement faire de l’exercice : c’est prendre part à une culture du respect, du partage, et de l’engagement envers le territoire.

On ne protège pas ce qu’on ne connaît pas. C’est en mettant la pagaie dans les milieux naturels qu’on développe un attachement sincère aux écosystèmes. La pratique des activités de pagaie nous amène à découvrir la richesse écologique de notre environnement local : la transparence d’un ruisseau, le vol d’un héron, la dynamique d’un courant. Ces moments de connexion intime nous transforment. Ils éveillent une conscience environnementale authentique, enracinée dans l’expérience vécue.

Mais cette relation au territoire est aujourd’hui menacée par une réalité préoccupante : la perte graduelle des accès publics aux plans d’eau.

Partage

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest
Email

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Autres articles dans la même catégorie

Comprendre la dynamique d’une rivière

Elle semble paisible un jour, déchaînée le lendemain. Vous l’avez peut-être déjà descendue en kayak, en canot ou en planche, mais comprenez-vous vraiment comment une rivière réagit selon son environnement? Pour toute personne qui souhaite progresser en eau vive, savoir lire et comprendre une rivière est essentiel pour pagayer avec plaisir et sécurité. Alors, comment s’orienter, évaluer le débit, reconnaître les dangers, et mieux planifier ses sorties?

  • Préparation
  • Kayak
  • Canot
  • SUP